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Le monde est petit !

J’ai commencé ma carrière de journaliste dans des magazines dédiés au monde de l’éducation tels que L’Etudiant. J’ai consacré de nombreux articles à l’orientation scolaire et professionnelle, mais aussi des guides pratiques. Et puis, j’ai découvert les sujets « société » et je me suis éloignée de ces thématiques. J’y suis revenue récemment grâce à Olivier Rollot, journaliste « éduc » s’il en est, qui me commande régulièrement des articles pour des supports éditoriaux papier et numérique publiés par Headway Advisory.

Récemment, j’ai travaillé à la rédaction d’un livre blanc sur la dimension internationale des écoles, un sujet important quand l’on sait que la France connait une augmentation régulière du nombre d’étudiants qui s’expatrient (90 500 aujourd’hui soit + 70 % entre 2006 et 2016) et qu’elle reçoit 245 000 étudiants étrangers.

J’ai eu l’opportunité d’interviewer une quinzaine de ces étudiants et j’ai été frappée par leur rapport au monde. Bien sûr, la plupart sont issus de classes sociales supérieures et l’aisance avec laquelle ils voyagent leur a été en partie donnée en héritage. Mais il y en a aussi qui financent leurs études sans aides parentales. Tous ont des expériences incroyables à relater sur leur séjour à l’étranger. Il en va ainsi de Solène, étudiante en école de commerce, qui a passé un semestre à Howard University, située à Washington DC. Moins connue que Georgetown, elle a pour particularité d’être fréquentée uniquement par des personnes noires. « J’étais la seule blanche sur tout le campus. Mais le fait d’être française et non américaine m’a aidé à m’intégrer. Ce fut une expérience très enrichissante car j’ai été imprégnée à la fois de culture américaine et afro-américaine : ici, les Noirs ont leur propre langue (leur argot), leurs spécialités alimentaires, leur hymne, leur sens de la fête », me raconte la jeune femme.

Un témoignage parmi d’autres d’un dépaysement qui déstabilise autant qu’il enrichit. Toutes et tous ont gagné en maturité et en autonomie suite à ces expériences qu’ils plébiscitent auprès de leurs camarades. La plupart envisagent sérieusement de s’expatrier à un moment ou à un autre de leur carrière. Tout comme Alice, qui finit ses études de management au Japon et souhaite travailler dans le secteur des jeux vidéos. Elle confie : « Je n’ai pas peur de changer de pays, je n’ai pas d’attaches géographiques. Je cherche donc partout. Ce qui m’importe, c’est le métier et le secteur d’activités ».

Un positionnement qui fait dire à Julien Manteau, directeur du développement et de la stratégie, programmes pré-expérience, à HEC Paris : « Mélanger les jeunes gens, favoriser l’ouverture culturelle et leur permettre d’apprendre à se connaître, ce sont autant de graines que l’on plante en faveur d’une vision multilatéraliste du monde. C’est un facteur d’apaisement dans un contexte géopolitique tendu car l’impact de ces jeunes diplômés est fort et leur influence sur la marche du monde positive ».

Mes articles sont à retrouver ici : https://www.neoma-bs.fr/docs/LIVRE-BLANC-2019-L-enseignement-superieur.pdf