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Prenez l’Ascenseur !

Il y a des reportages qui marquent plus que d’autres (voir ci-dessous). Certains sujets sont passionnants à traiter d’un point de vue purement intellectuel. D’autres activent des cordes plus sensibles. D’autres encore sont intéressants sur un plan sociétal, donnant l’impression de saisir l’évolution d’un secteur ou d’une idée à un instant T. Mais il est rare qu’un article réunisse ces trois éléments. Ce fut le cas la semaine dernière quand je suis allée à l’Ascenseur, un bâtiment de 8 étages abritant vingt associations œuvrant pour l’égalité des chances. Situé non loin de Bastille, le lieu frappe d’abord par la diversité des personnes qu’on y croise en termes d’âges, de couleurs de peau, de religions… Mais si cela retient d’emblée l’attention, c’est bien parce que cette même diversité, à l’image pourtant de la société française, est souvent peu visible ailleurs.

Et c’est tout le combat de ces vingt entités qui par des biais différents (l’orientation, l’intégration via l’école, la culture, le sport ou l’emploi, l’engagement associatif, l’entrepreneuriat, etc.) affirment ensemble « vouloir construire et faire rayonner des solutions applicables à vaste échelle, questionner le confort de ceux qui sont, par habitude, du bon côté du monde, renouer avec l’envie de nous rassembler pour réparer l’ascenseur social » (extrait du manifeste de l’Ascenseur). Et pour ce faire, l’équipe d’Article 1, l’association à l’origine du projet, a choisi un immeuble haussmannien, au cœur de la capitale, là où se trouvent les personnes à convaincre et tenter ainsi de multiplier les liens et les passerelles. Car, comme le dit Benjamin Blavier, co-président d’Article 1, il y a urgence à faire de l’inclusion une priorité. Les chiffres l’attestent : il y a 9% d’enfants ouvriers à l’université, au niveau master, contre 40% d’enfants de cadres ; il y a 2,5 fois plus de chômage dans les quartiers politique de la ville que sur le reste du territoire français, etc. Un défi que notre République, si fière de ses valeurs de liberté, égalité, fraternité, se doit de relever. 

Au rez-de-chaussée de l’Ascenseur, on peut lire dans la cage d’escalier « Ascension vers les possibles ». Un bon résumé de l’atmosphère qui y règne, travailleuse, bienveillante et énergique.