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Drôle de rentrée

Un peu étrange cette rentrée. En temps normal, septembre annonce un nouveau rythme, des projets, des projections… Mais avec la crise sanitaire qui reprend de plus belle, comment prévoir à plus de quelques jours ? Tout peut être remis en question à tout moment du fait d’une suspicion de contamination, d’une fermeture momentanée d’un établissement public, voire d’un reconfinement global ou localisé. La dynamique en prend un coup, corsetée par le sentiment de vulnérabilité. Alors, comment vivre au temps du corona sans prendre des risques inconsidérés mais sans grever non plus nos activités ou nos envies, tout ce qui, en un mot, nous donne de l’énergie. C’est le défi actuel. Il est de taille. Car nous sommes nombreux à vouloir saisir ce moment pour repenser nos vies, nous concentrer sur l’essentiel, nous projeter dans un monde d’après plus juste, plus solidaire, et surtout plus épanouissant. Mais un fil invisible retient notre élan. Le mouvement est initié, mais mentalement c’est comme si nous étions prêts à le stopper ou le mettre sur pause à chaque instant. La peur de tomber malade et de contaminer nos proches, la peur aussi d’une crise économique nous plongeant dans un chaos certain… Autant d’ondes négatives qui planent et nous empêchent d’avancer si nous n’y prenons garde.

Alors comment gérer ce va-et-vient entre aujourd’hui et demain, le principe de réalité et le rêve, l’impulsion possible et la retenue éventuelle ? Cette gymnastique appartient en réalité à chacun. Personnellement, je me donne les moyens d’avancer, prête à faire un pas de côté. Car ma santé et celle de mes proches prévaut sur le reste. Cela n’empêche pas l’impatience de corriger les épreuves de mon livre sur le changement de vie, de lancer de nouveaux journaux de la collection « Nous, jeunes », de reprendre ma résidence de journaliste pour une ultime année, portée par l’enthousiasme de mes partenaires à poursuivre notre collaboration et à aboutir des projets, développer nos deux jeux et pourquoi pas en inventer un troisième et, enfin, réinvestir mes polars… Et bien sûr, voir des ami.e.s, des expositions, des concerts, voyager, pas très loin, mais suffisamment pour garder l’esprit ouvert sur l’ailleurs… Voilà le programme, dense et varié. 

C’est donc une drôle de rentrée, mais comme chaque année, septembre devra pour moi être synonyme de projections, de rencontres, de nouveautés… antidotes au repli sur soi, à l’inertie et à l’ennui.