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Janvier 2021

C’est un drôle de mois de janvier qui s’achève, tout en contraste. D’un côté, une ambiance lourde et des gens autour de moi de plus en plus nombreux à ressentir douloureusement le poids de cette pandémie, qui n’en finit pas. De l’autre, l’espoir suscité par les vaccins et les traitements. Ma mère a reçu sa première injection cette semaine. Quand elle me l’a confirmé au téléphone, j’ai poussé un énorme « ouf de soulagement », comme une tension tapie dans l’ombre dont je prenais à nouveau conscience.

Des contrastes que je ressens aussi dans les travaux que je mène. J’ai interviewé des étudiants pour un livre blanc que je coordonne sur les transformations de l’enseignement supérieur. Ce n’est pas un scoop de révéler leur mal-être, l’argent qui vient à manquer et la frustration de ne pas pouvoir vivre « leurs meilleures années ». En écrivant un article sur l’association Astrée, qui a fait de la lutte contre les solitudes son cheval de bataille, j’ai pris connaissance d’une enquête Ifop réalisée en décembre 2020 sur les Français et la solitude qui nous apprend que 27% des moins de 25 ans se sentent concernés par ce ressenti (contre 16% pour les plus de 75 ans). Un chiffre en nette augmentation et qui draine son lot de souffrance et d’anxiété car le sujet est souvent tabou chez les jeunes.

Et puis, il y a des collégiens et des lycéens croisés dans le cadre de ma résidence ou de travaux d’écriture pour les centres sociaux. Des jeunes issus de milieux et de territoires différents, qui expriment leurs envies de comprendre, d’expérimenter, de rencontrer, de débattre, d’agir, de partager, de s’engager… qui dans un média, qui dans des actions de solidarité ou de défense de l’environnement. Ils font plaisir à voir et à entendre tant leur énergie est palpable et revigorante. J’aime de plus en plus travailler avec eux sur des projets au long cours. Ainsi, après avoir édité un journal avec les pré-adolescents fréquentant un centre de loisirs de Stains, nous nous lançons avec cette structure dans la réalisation d’un deuxième numéro dédié à la crise sanitaire. Une petite dizaine de jeunes filles, âgées de 13 à 17 ans, sont intéressées pour témoigner de leur vie depuis un an. J’ai hâte de les lire et je suis heureuse que grâce à ce journal l’on puisse garder la trace de leurs ressentis. 

Expression d’un côté, silence de l’autre. Lassitude d’un côté, espoir de l’autre. Frustration d’un côté, énergie de l’autre. En cette fin janvier 2021, j’ai l’impression de naviguer au milieu de ces éléments contraires. Un contraste que je tente de rendre constructif en poursuivant mes projets de romans et de jeux de société… ancrés dans un présent compliqué et tournés vers l’avenir !